Une fois n’est pas coutume. Je me dois cette fois de manifester mon extrême contentement au sortir d’une salle de cinéma. Et j’essayais de refaire le compte des mois, ou années, durant lesquels je n’ai pas été autant satisfait par une projection dans une salle obscure et je dois avouer ma déconvenue… je ne m’en souviens pas. Comment dire des Gardiens de la Galaxie qu’il s’agit du meilleur divertissement de l’année sans dire simplement ça ?
Enfin, vous me connaissez, je ne saurai me contenter d’une si vaine observation. Elle n’est jamais que personnelle. Pourtant, j’ai regardé mes deux compères visionneurs sitôt le générique de fin en route, et on s’est dit spontanément la même chose : c’est un putain de bon film. Rétrospectivement, difficile de se détacher de l’oeuvre en elle-même. Si je n’ai pas été directement aspiré par les premières minutes, je n’ai pas trouvé, après que le logo Marvel se soit affiché, un seul instant de répit pour prendre du recul. Et pourquoi l’aurai-je voulu ? Autant un Gravity avait ce pouvoir hypnotique sur mon attention autant cette oeuvre d’art quasi-abstraite était tout sauf un réel divertissement. Mais là, non. C’est prenant, drôlissime, puissant, remuant, visuellement riche et même parfois assez plein d’émotion pour me tirer les larmes.
Les Gardiens de la Galaxie est un film complet. Il a été pensé et réalisé de A à Z. Personne ne s’est arrêté en route. Les personnages sont intelligemment construits, les effets spéciaux cassent la cabane, les dialogues et les situations peuvent parfois être hilarantes et pourtant la trame de fond est d’un sérieux épouvantable. Il y a des séquences profondément poétiques, d’autres étonnamment percutantes, et même, cerise sur le gâteau, une volonté de casser les poncifs d’une efficacité redoutable (la scène du monologue classique d’un des méchant est à pisser de rire). Carton plein ! Ah non, reste encore un bémol, même si je reconnais que ce point a été mieux travaillé et exploité que dans la plupart des œuvres récentes, la 3D fonctionne. Ça aurait pu être mieux. Mais ce n’est pas totalement inutile. Le réalisateur travaille beaucoup en divers plans de profondeurs, et la 3D ajoute une vraie lisibilité. Je regrette juste que les occasions de faire un peu de relief n’aient pas été explorées dans ce sens.
Les puristes trouveront sans doute à redire sur le scénario qui casse et remanie pas mal d’éléments de la cosmogonie des Comics. Notamment, opposer les Xandariens aux Krees est un peu étrange. On se souvient plus facilement de cette terrible guerre Kree-Skrull dont les empires millénaires sont culturellement opposés depuis qu’ils existent. Mais là, aucune mention aux Skrulls n’est fait. Le corps des Nova est aussi particulièrement changé par rapport aux Comics, puisque Nova Prime est censé être un super-héros alors qu’il (elle même) n’est là qu’un politique. On peut aussi trouver à redire sur la nature de Drax ou de Gamora, l’origine de Thanos ou Nébula, mais bon, tout ça c’est des histoires de fan. Les Gardiens de la Galaxie a créé ses propres personnages, sa propres cosmogonie et les personnages sont, à mon sens, très bien employés.
Un autre défaut du film, c’est de passer sous silence certaines choses, comme ce que devient l’Ether, l’une des Pierres d’Infinité (dont on commence à en savoir un peu plus) récupérée par le Collectionneur à la fin de Thor 2. Mais commence à se développer la toile de fond de la licence Avengers avec des personnages récurrents tels qu’on la voyait se mettre en place jusqu’ici et c’est intéressant même si c’est un propos secondaire de la série. Car si pour être abordable dans un univers si différent et nouveau (car là, on est loin de la Terre, on est dans le plus pur style SF/Space Opéra, un genre de Star Wars à la Marvel), l’histoire se devait de mettre certaines questions de côtés, elle n’en accroît pas moins et façon spectaculaire la dimension de l’univers Marvel.
Niveau casting, je trouve le film assez discret. Même si deux acteurs numérique (Rocket et Groot) sont doublés par des pointures (Bradley Cooper et Vin Diesel respectivement), il n’y a guère que Zoe Saldana (Gamora) et Lee Pace (Ronan L’Accusateur) qui soient des célébrités et encore. On a une Glenn Close et un Benicio Del Toro, certes, mais en rôles secondaires. Et pourtant, qu’est-ce que ça fonctionne bien. Les rôles sont admirablement tenus. Les personnages sont très crédibles, et il n’y a, à mon sens, aucune fausse note. Et ce qu’il y a de particulièrement bien fait, et si difficile à faire qu’il est bon de le souligner, c’est que sur un groupe de cinq héros, aucun n’est mis en avant plus que les autres. Ils ont un niveau de traitement excellemment bien équilibrés. On ne peut s’empêcher d’avoir quelques préférences, mais franchement, je n’ai pas eu l’impression qu’un personnage pouvait être délaissé par rapport aux autres et c’est rare.
En terme de décors, d’action et d’effet spéciaux, ce film carbure du tonnerre. C’est une claque visuelle. Et pour être aussi réussi et prenant, c’est une question de dosage et la recette comme les ingrédients utilisés l’ont été de la manière la plus efficace qui soit. Il ne serait pas intéressant que je m’amuse à décortiquer ce film davantage. Je veux dire, il m’a plu tel qu’il est. Je suis sorti comblé, et je n’avais aucune questions en réserve, car tous les objectifs d’une séance de cinéma de divertissement avait été rempli à 100%. C’est à tel point que je pense faire de ce film une référence, un étalon de mesure, l’indice 1 de ce qu’un film de divertissement doit être pour me plaire inconditionnellement.
Voilà, c’est dit. Les Gardiens de la Galaxie, c’est de la balle ! C’est quoi votre avis ?
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Tags: Benicio Del Toro, Bradley Cooper, Lee Pace, Les Gardiens de la Galaxie, Vin Diesel, Zoe Saldana
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