Quel âge a Johnny Depp ? Difficile à dire sans frapper son Google à coup de requête (et non de raquette ou même de roquette… et c’est 51 ans pour les curieux). Car après l’avoir vu avec quelques rides marquées dans Transcendance, le revoici lisse comme un bébé dans Charlie Mortdecai. C’est ça la magie du cinéma, ou plutôt celle des couches multiples de crèmes de maquillage. J’aime bien cet homme sans âge. Il donne à ses personnages une véritable dimension, et joue sur tellement de registres différents qu’il est indéniablement un acteur, et à mes yeux parmi les meilleurs de ces trente dernières années. Après quoi, il incarne bien plus souvent des personnages tragicomiques et cela lui colle un peu à la peau. Aussi, ce Charlie Mortdecai ne tranche pas vraiment avec ses habitudes. Est-il ainsi crédible en lord anglais « so british » ? Je trouve que oui, si l’on considère la dimension caricaturale du rôle. De là à accuser Depp de faire du Depp, il n’y a qu’un pas.
Comédie légère et un poil improbable, Charlie Mortdecai nous conte l’histoire d’un lord anglais, négociant en œuvre d’art au bord de la banqueroute, qui s’efforce plus ou moins honnêtement de relever ses finances en acceptant de collaborer avec le MI5 à la recherche d’une peinture volée. Dans le rôle titre, notre Depp international, assisté par Paul Bettany, marié à une Gwyneth Paltrow, formant un triangle amoureux avec un Ewan McGregor et nourrissant une rivalité professionnelle avec Jeff Goldblum. Une jolie distribution pour une œuvre plutôt fraîche et décomplexée, sans fioriture.
Il est certain que, question box-office, Charlie ne carbure pas en tête. Les sorties cinéma en France ont été assez rares pour ne pas le trouver dans toutes les salles en première semaine, et pourtant, il était marrant de voir une salle comble aussi petite et isolée soit-elle (je dis isolée, car quand il faut monter/descendre 3 escaliers à l’aller et trois escaliers au retour avec une béquille pour seulement aller de la salle aux toilettes, on sent qu’on n’est pas trop privilégié). Tout cela pour passer un bon moment devant ce divertissement amusant, voire drôle par moment. Insistant sur le décalage grossier entre la préciosité du genre « lord anglais » et la touche « rentre-dedans » (dans tous les sens du terme) de l’homme à tout faire, le film nous propose une série de péripéties plus ou moins comiques dans lesquelles Charlie (et son valet increvable) tente à la fois de sauver ses biens et son couple. J’ai trouvé Ewan McGregor presque à contre-emploi dans cette histoire, du moins lors de sa première apparition, mais finalement, l’évolution de ce personnage est assez attrayante elle aussi.
Charlie ne casse pas la cabane, mais remporte mon adhésion. Je n’ai pas perdu mon temps. Je l’ai trouvé sympathique et drôle. Et il m’a attiré dans un jeu des plus surprenants durant lequel j’attendais le moment de voir disparaître cette odieuse moustache source de tant de jeux de mot salaces et comportements bizarres tout le long du métrage. Car s’il y a une chose qui dérange dans ce film, c’est bien cette moustache portée par Johnny Depp, et c’est non seulement voulu, mais aussi parfaitement réussi.
Après, il faut aimer cet humour un rien anglais largement américanisé. Pour une fois que les américains ne se moquent pas des français mais des anglais, ça change. Ces derniers ont intérêt à avoir un bon sens de l’humour pour regarder ce film d’ailleurs.
Et vous, chers lecteurs ? Êtes-vous Charlie… Mortdecai ?
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Tags: Charlie Mortdecai, Ewan Mc Gregor, Gwyneth Paltrow, Jeff Goldblum, Johnny Depp
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