Je vais essayer de ne pas me laisser influencer par la diversité d’avis que soulève ce film. Parce que j’ai lu, vu et entendu de tout à son propos, et je dois dire que j’ai eu du mal à me faire une opinion propre. Si je retrace très exactement mon ressenti lors du visionnage, je dégage deux choses : je me suis profondément ennuyé lors de certains passages, et j’ai été singulièrement déçu tant par la naissance, l’apparence et l’exploitation des méchants. Dans l’ensemble, j’ai trouvé le film assez bien réalisé, mais voilà quoi, je ne suis clairement pas sorti ravi de la salle obscure.
Quand j’analyse le pourquoi du comment, je constate que j’ai encore en mémoire l’ancienne série Spiderman (de Sam Raimi), que je considère comme très réussie à part les points qui sont réussis dans la seconde. C’est à dire que si on prenait le meilleur des deux séries, on obtiendrait sans doute le spiderman que j’attends. Mais là non. D’une part parce que c’est particulièrement pénible de voir des personnages d’une précédente adaptation être totalement réinventés pour la nouvelle (Tante May, Peter Parker/Spider-man, Harry Osborn/Bouffon junior, Gwen Stacy), juste histoire de dire qu’on fait pas la même chose. D’autre part, c’est casse-burne de devoir se farcir les mêmes poncifs hollywoodiens.
Je reconnais que Spiderman n’est pas mon personnage préféré dans la cosmogonie Marvel. Mais dans la BD, il a un truc que j’adore : c’est un pitre. Le côté moqueur, calembours à deux sous et humour de situation de Spiderman est l’essence du personnage, un extraverti clownesque, là où son alter-égo, Peter Parker est tout le contraire. S’il y a une chose que je retiens de cette version de Spiderman, c’est ce côté réussi de sa pitrerie là ou sa première adaptation avait échoué à en faire un héros véritablement amusant. A l’inverse, le Peter Parker de la première adaptation est plus réussi que celui de la seconde, beaucoup moins binoclard et tête de premier de la classe.
Côté méchants, j’ai largement préféré le respect de l’histoire du Bouffon Vert dans la première adaptation, où c’est Norman Osborn qui est le premier Bouffon Vert et son fils Harry qui lui succède (et je trouve que le couple Willem Dafoe/James Franco y fonctionne à merveille). J’ai aussi beaucoup apprécié l’interprétation de Doc Octopus et celle de Vénom (je n’ai pas aimé l’Homme-Sable en revanche). Par ailleurs, les acteurs était plutôt bon. Mais là, qu’il s’agisse du Lézard (dans le Amazing truc-muche 1), d’Electro, du Bouffon Vert ou du Rhino, aucun de m’a séduit. Leur apparence est juste « moche », la façon dont ils « viennent » au monde en tant que « super-méchant », totalement débile, et leur capacité de méchant est proprement risible. Bref, de mon point de vue, ces personnages sont très mal écrit. Je n’ai pas dit mal joué, mais bon, on peut être le meilleur acteur du monde, quand le rôle est pourri, le rendu final n’est pas terrible.
Mais peut-être en définitive que j’ai de trop bons souvenirs du comics et de la première adaptation cinéma (qui ne lui était pas si fidèle que ça du reste) pour apprécier ce Amazing machin-chose pour ce qu’il est. Après, il y a aussi le petit côté « suite annoncée » qui me déplaît. La première adaptation ne fonctionnait pas sur ce principe, chaque épisode se suffisant à lui-même sans obligatoirement appeler une suite (ok, sauf le deuxième quand Harry découvre à la fin le labo secret de son père), ici, ce n’est pas le cas. Il y a une conspiration de fond façon deux ex machina qui en rajoute un peu trop, ne serait-ce que cette réinvention complète du socle historique de Peter Parker dont le père, Richard, travaillait pour Oscorp et où Norman conspirait déjà. A cela, c’est certain, je préférai l’approche naïve d’antan. Curieux n’est-ce pas ? Moi qui reproche aux productions grand public de manquer de profondeur, quand on m’en sert une sur un plateau, je la conchie. Contradictoire moi ? Si peu…
Il reste à dire que la 3D est totalement inexistante et que d’être obligé de porter des lunettes dans les salles obscures alors qu’on a une très bonne vue, ça commence sérieusement à me gaver !
Bref… Si comme je le disais, la photographie, la mise en scène et la réalisation est plutôt bonne avec des apports en image de synthèse (omniprésent) de moins en moins visible en tant que tel, cet Amazing bidule-man ne m’a pas séduit, ni même vraiment distrait. J’appréhende le troisième… que j’irai voir parce que je suis un peu masochiste quand il s’agit de me faire mal au bon sens, mais j’ai bien peur qu’il soit en-dessous de tout.
Et vous ? Qu’en pensez-vous ?
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Tags: Andrew Garfield, Bouffon vert, Electro, Emma Stone, Jamie Foxx, Rhino, Spider-man
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