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Juil

World War Z (WWZ)

   Ecrit par : Wiz   in Cinéma

WWZ_1Qu’y a-t-il de plus dangereux pour le succès d’une oeuvre que de s’extraire du marasme culturel étiré en tout sens par un effet de mode sur un thème tellement récurrent qu’il en devient rébarbatif ? Réponse : rien. World War Z sort donc des salles obscures à un moment qui n’est pas le plus opportun parce que l’on sait que, 1 – son thème manque totalement d’originalité, 2 – que même avec des thèmes originaux, le cinéma hollywoodien se vautre lamentablement dans la fange du néant-culturel, 3 – j’aime pas les films de zombis.

Ce troisième point, je le reconnais, concerne moins le quidam moyen pas encore assez pauvre pour de plus pouvoir s’offrir un billet de cinéma que votre ursidé de serviteur. Néanmoins il est tout de même notable que la zombification n’est pas mon thème cinématographique préféré. Mais qu’à cela ne tienne. Je suis devenu fan des super-production hollywoodienne qui me permettent de chier dessus dans ces pages numériques sans paraître vulgaire. C’est vrai qu’au final, je fais moins de critique positives que négatives, mais ça soulage quand même. On passe sa rage de vivre comme on peut, hein ?

World War Z

Un zombi + une foule = une foule de zombi.

Et pourtant… J’hésite. Non, WWZ a bien un titre à chier des étrons cosmiques, mais il faut reconnaître qu’il s’élève au dessus du niveau suggéré tant par son synopsis et son propos éculé que par la belle gueule de son acteur principal. WWZ entre dans la catégorie fort nouvelle et peut-être un peu trop grandissante des « films normaux ». C’est à dire, qu’il est une relative belle promesse au départ, raconte une histoire qui tient a peu près la route, et distrait son public. Donc il remplit son job de film, mais sans plus. On ne sort pas de la projection en pensant immédiatement : « c’est du grand n’importe quoi », ou « je me suis fais volé » (sauf quand on paye plein pot l’exploitant de la salle pour visionner l’oeuvre, mais on ne peut pas accuser l’oeuvre en elle-même du coup).

Ah oui, avant de creuser un peu, je précise qu’il n’y aura pas de commentaire sur la 3D (quel gros mensonge, non ? qu’est-ce que je suis en train de faire d’après vous ? ), car je l’ai vu en 2D et je pense que j’ai eu raison, car je n’ai pas l’impression que ça aurait donné grand chose en 3D. Comme d’habitude quoi. Mais si vous êtes riche et pas trop bigleux, essayez par vous-même, on ne sait jamais. Et attention, dans la suite, je spoile.

Donc maintenant, creusons. Non, pas la tombe pour l’enterrer, mais les fondations du socle (j’ai pas dit piédestal ! ) sur lequel le poser. WWZ n’est pas si mal. Le film démarre sur un générique relativement classique (ça fait un bail qu’on n’en avait pas eu) animé d’images et de déclarations journalistiques posant le contexte. A moins de ne pas avoir lu le synopsis, de n’avoir vu aucun reportage sur le film, de n’avoir pas lu une seule ligne de commentaire des spectateurs, ni aucune critique, ou n’avoir vu aucune bande-annonce, cette intro peut éventuellement être un indice pour comprendre ce qui va se passer. Mais bon, si le Z du titre du film pouvait laisser place au doute (ben oui, il pourrait s’agir de Zorro, d’une balade au Zoo ou d’un compte à rebours jusqu’à Zéro), le spectateur normal qui sait qu’il vient voir un film de zombis sait déjà que la grosse maladie bizarre dont on parle au 20h ces derniers jours, c’est pas le rhume des foins.

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Une des scènes les plus impressionnantes des capacités collaboratives des zombis… encore que…

Après quoi, en moins de 5 minutes, on est dans le bain. Passé le rapide aperçu de vie de famille banal de ce père qui a apparemment quitté un métier très importants pour devenir un papa modèle, Brad Pitt et compagnie se retrouve dans un embouteillage en pleine ville devant un événement des plus spectaculaire et troublant. Car ça y est, c’est parti : invasion de zombis, vitesse grand « V » ! Le principe est simple. Un zombi mord un type normal. En 12 secondes (c’est important pour la suite), la victime devient zombi à son tour. A ce rythme, dans une grande ville aux heures de pointe, je vous laisse imaginer le désastre (au passage, ce mode de propagation me fait penser aux Schtroumpfs Noirs, le premier album de Peyo sur ces personnages 😉 ).

Apparemment, le problème s’est répandu si vite que les principales villes des USA et du monde sont infectées et remplies de zombis en moins de temps qu’il en faut pour l’écrire. De fait, cela devient un désastre mondial en un rien de temps. Les caractéristiques de ces zombis sont : une vitesse stupéfiante (pour un zombi, en fait, ils disposent des capacités de déplacement de l’humain original, ce qui nous change des créatures lentes et maladroites du genre) et une volonté de gniaker au-delà de la normale. De plus, leur but étant de trouver quelque chose à gniaker, ils sont attirés par le bruit (mais pas le bruit qu’il font eux-même, c’est assez sélectif) et toute manifestation de vie, mais n’ont aucun sens surnaturel en dehors de ça. Un personnage secondaire et éphémère du film, un militaire, nous informe même que tuer les leurs (d’une balle dans la tête… Ah oui, c’est quoi le slogan déjà ?… « La cervelle, c’est nickel, les rotules, c’est pas nul« , c’est culte ça ! 🙂 ), ça les énerve.

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J’aurai pu montrer une photo du héros et finalement non, tout le monde connait la gueule de Brad Pitt alors que personne ne connaît cette inconnue.

Notre héros et sa famille seront sauvés de l’immeuble dans lequel ils se sont réfugiés par hélico pour être amené sur une base de fortune en pleine mer constituée d’une petite flotte dont un porte-avion. Car le héros, c’est un enquêteur de l’ONU… Donc l’équivalent de superman dans un monde post-apo-zombi, comme chacun le sait. Le mec qui a tout fait, qui a tout vu, au courage incroyable et qui est moins de la moitié d’un con. Et bien sûr, il va sauver le monde… Enfin non. Mais il va trouver une piste valable pour y arriver. Toute l’incohérence du film repose sur le fait qu’on n’a qu’un seul putain d’enquêteur superman à se mettre sous la dent, et qu’en plus, celui-ci se permet, lorsqu’il trouve une piste intéressante pour lutter contre les zombis, de garder pour lui la solution alors qu’il aurait pu la transmettre par téléphone au QG… A part ce grand moment de solitude scénaristique, le reste tient la route. C’est classique sans pour autant sombrer dans les poncifs et les situations s’enchaînent avec une certaine logique sans trop faire cliché. Le film explore toutes les manières de traiter les zombis comme s’il ne s’était décidé sur aucune en particulier en récapitulant tous les procédés connus avec originalité. Pour donner un exemple, il y a une séquence huis-clos avec un nombre réduit de personnes pris au piège avec une compagnie de zombis. Dans un tel contexte, on est en droit de s’attendre à ce que chacun y passe un par un sauf le héros. Hé bien non, tout le monde s’en sort : surprenant non ?

WWZ ne montre qu’une portion de l’histoire de l’humanité en proie à la lutte contre les zombis. A noter qu’ils n’ont trouvé aucun remède sinon l’extermination des « monstres », mais comme c’est raconté en voix off, ça reste anecdotique. L’oeuvre ne fait que survoler les problématiques suggérées par ce qu’on découvre sans s’appesantir sur les détails. C’est dommage, car beaucoup de question restent alors sans réponse. Pour ma part, je trouve que le propos du film et son déroulement n’ont aucun rapport. Mais c’est assez bien fait pour ne pas trouver ça à chier. Voilà ce que j’appelle un film « normal ». Cela étant, il est possible que mon niveau d’exigence ait baissé inconsciemment à force de voir des daubes. Qui sait ?…

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Cet article a été publié le jeudi 25 juillet 2013 à 18:00 et est classé dans Cinéma. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

Un commentaire

 1 

[…] J’ai déjà employé cette tournure l’année passée à propos de World War Z. C’est la propension du moment à ne pas prendre de risque avec un sujet cinématographique […]

30 décembre 2014 à 22:41

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