Bon voilà. Je finis de transférer manuellement ce qui, sur mon iPhone 4 ne peut l’être qu’ainsi (c’est à dire tout, grâce à Apple), et bientôt je ne jurerai plus que par mon SGS3 pour ce qui est de la téléphonie mobile (ah non, zut, j’ai encore un iPhone professionnel). Je n’avais pas vraiment de réticence à changer, dans la mesure où je garde un pied dans Apple avec mon iPad qui continue d’être à mes yeux la meilleure des tablettes. Mais si je n’avais rien à reprocher techniquement à l’iPhone, si ce n’est qu’un changement vers l’iPhone 5 m’aurait contraint à remplacer tous mes accessoires (ce qui est aussi le cas avec Samsung de toute façon), je suis décidé à mener un blocus économique, à mon niveau, contre la firme à la pomme.
Blocus ? Tout de suite les grands mots ! 🙂 Mais soyons honnête, la base de ma décision de changer de marque de téléphone mobile n’est pas mesurée techniquement, et je suis, moi aussi, victime de la mode. Quelques-unes de mes relations ont choisi le SGS3 à la place d’iPhone, je fais de même. Toutefois ma motivation principale est un mouvement de révolte personnel. Je veux ainsi affirmer que je ne suis pas dépendant d’un fournisseur de produit, que la concurrence est saine et qu’il y a des choses à reprocher à Apple sur ses choix technologiques dans l’évolution de sa gamme iPhone. Soyons doublement honnête, je ne crois pas une seule seconde que je serai plus heureux ou plus satisfait d’avoir un Samsung Galaxy S3 (c’est long comme nom, non ? ), lequel va répondre à mes besoins, va en susciter d’autres, et va devoir se démarquer tout autant de la concurrence pour m’avoir comme client sur le long terme. Mais curieusement, depuis quelques années, un critère d’éthique commerciale est venu doucement se glisser dans ma réflexion.
Je reste désespérément déçu par la tragique évolution des moeurs dans le commerce. En cela, on ne peut pas dire que Samsung ait beaucoup plus de crédit qu’Apple. On n’a pas la même relation avec la boulangère qu’avec un vendeur de téléphone, surtout quand celui-ci est totalement dématérialisé, puisqu’on n’achète plus ce genre d’outil que par Internet, Internet n’y étant pour rien. Le moyen de vente et d’achat change, mais la notion de satisfaction du client reste un critère essentiel de choix. Un boulanger qui fait du mauvais pain, on y retourne pas. Néanmoins la dimension humaine du commerçant n’est pas en demeure pour autant. Une boulangère aimable comme une porte de prison, moins on la voit, mieux on se porte. Dans le commerce en ligne ou le commerce de gros dans lequel, pour un consommateur lambda, la centrale d’achat compte moins que le produit lui-même, il est difficile d’y voir le moindre critère humain. Car enfin, rien ne nous garantit vraiment que le producteur se conforme à la moindre éthique. Quant au revendeur, il n’a que du chiffre à faire, alors l’origine des produits, il s’en bat l’oeil.
Pourtant je crois qu’on peut juger de l’éthique d’un produit. Par exemple, l’éthique d’une arme à feu est relativement aisée à comprendre. Sans aller jusque là, le fondement, le besoin, qui a suscité la création du produit s’auréole d’une forme d’éthique l’accompagnant. C’est un sentiment très particulier qui ressort de ce qu’on peut lire dans la presse ou des raisons qui nous poussent à acquérir tel ou tel produit qui sont plus généralement issue du marketing. Cette émotion est donc déjà passablement filtrée et teintée d’opinion de toute sorte, mais pour revenir au sujet d’origine, la guerre Apple/Samsung m’a laissé une mauvaise image d’Apple qui, sans Steve Jobs, semble avoir, au sens propre comme au figuré, perdu la tête. Je n’ai pas forcément de bien meilleur sentiment à l’égard de Samsung (ça ne m’empêche pas d’avoir une télé et un lecteur BRD Samsung) mais je déteste l’intention de breveter des idées et comme Apple se targue d’avoir breveté les meilleurs idées du monde et que tout le monde lui doit tout pour ça, c’est contre la Pomme que se porte mes plus gros griefs.
Donc j’ai un Samsung Galaxy S3. C’est technologiquement comparable à un iPhone 5, sauf qu’on change d’OS et de manière d’utiliser l’appareil sur quelques points de détails. Mais le niveau de ce smartphone n’a absolument rien à envier à iPhone. La prise en main a été rapide même si je cherche encore comment faire certains trucs dans ce système un peu plus brouillon et moins simple d’accès qu’iOS. Oui, on dira ce qu’on voudra d’Apple, car même s’ils n’ont pas inventé la simplicité, ils savent l’exploiter, et j’ai souvent l’impression que des Google ou des Microsoft sont incapables de penser comme eux. Par contre, côté fonctions, réactivité, performances, écran, appareil photo, navigation internet et j’en passe, c’est vraiment très bon. La bibliothèque d’application disponible sur Android Market est pratiquement aussi étendue que celle de l’iPhone. J’y ai rapidement retrouvé les outils que j’utilisais au quotidien sur iPhone. Mieux, étant déjà adepte de nombreux outils Google, j’ai retrouvé très vite une très grande flexibilité dans la synchronisation des données, la sauvegarde, etc.. Bref, je m’y retrouve très bien sur le fonctionnel, il reste donc à voir sur la durée de vie, la robustesse et l’évolution ce que ça donnera.
Bref, comme pour parodier une série Canal+ fort connue, j’ai un Samsung Galaxy S3. Et le prochain truc foireux, du style envoyer des SMS en double parce que l’appareil est infichu de se rendre compte qu’il a déjà touché tel ou tel destinataire d’une liste d’envoi, je le devrais à Samsung et non plus à Apple 😉 . Non, je ne suis pas dépendant d’une marque de produit, mais oui, faut pas déconner, je suis dépendant de la technologie 😛 . Comme quoi on peut être ours et geek sur les bords (et beaucoup au milieu).
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