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Août

Total Recall Mémoires Programmées

   Ecrit par : Wiz   in Cinéma

Total Recall, le film de Paul Verhoeven réalisé en 1990 est pour moi une référence dans le monde de la cinématographie SF du siècle dernier. Pas nécessairement un chef-d’oeuvre, mais une super-production qui n’a pas manqué de marquer les esprits. Même s’il souffrait de quelques longueurs, et que l’impressionnant casting n’était pas le plus judicieux, c’était sans conteste une réussite. Aussi, la curiosité l’emporte-t-elle sur le bon sens quand on voit paraître en 2012 un Total Recall à la mode remake, on ne peut se priver d’une petite séance sur grand écran, attendu que son prédécesseur crevait déjà largement le grand sus-mentionné en terme de spectacle visuel.

Alors, je l’avoue, je suis allé voir ce film dans un état lamentable (moi, pas le film), et si ce n’avait été d’action (le film, pas moi), je m’y serai endormi sans difficulté. Et il m’aura fallu lutter toute la durée du film contre mon état de fatigue pour arriver au bout de la projection. Je conçois que ça n’aide pas à avoir un avis tout à fait éclairé sur le sujet, néanmoins je serai d’autant plus critique que quand on se permet de « refaire » le film d’un autre, il faut s’attendre à y être comparé.

Dans le premier Total Recall, des histoires de mutants donnèrent lieu à la création du personnage Kuato, moche mais sacrément plus original que ce révolutionnaire apparaissant 1min12 dans ce film de 2h.

T'inquiète pas mon vieux, on va t'aider à retrouver la mémoire. Un Collin Farell sans l'humour potache de Schwarzy, et un Bill Nighy éternel second rôle.

Parlons de ces différences d’ailleurs. Ça ne se passe pas sur Terre ET sur Mars mais uniquement sur Terre. On est dans un avenir pas si éloigné où le niveau technologique reste plausible (dans un contexte complètement tarte) et sur un monde rongé par une apocalypse qui a rendu invivable le plus clair de la surface terrestre. Il ne reste que deux immenses mégapoles (pour ne pas dire mégalopole) encore habitable, une qu’on appelera Europe du nord et l’autre qu’on appellera l’Australie (eux ils disent « la Colonie », mais on me la fait pas à moi, j’ai reconnu l’Australie), reliées l’une à l’autre par un moyen de transport original appelé « la Chute ». Il s’agit en fait d’un puits qui a été creusé à travers la planète et le noyau planétaire. Dans ce trou, ils font passer une immense capsule métallique pouvant accueillir plusieurs centaines de passagers… Oui, en fait c’est un ascenseur, un ascenseur intra-planétaire, soite, mais un ascenseur, rien de plus. Il faut admettre que ce moyen de transport est probablement bien plus rapide que n’importe quel autre capable de faire le tour de la planète, donc on admettra qu’il est vital au fonctionnement de ces communautés jumelles qui ne le sont pas tant que ça, surtout quand on veut nous faire croire que la population socialement opprimée de l’Australie doit venir faire les basses oeuvres de l’Europe du Nord une fois par jour (genre, les reclus de la société habitent en Australie et bossent en Europe, assez aberrant rapport au moyen de transport et à la population). Si on voulait remettre cette situation géopolitique dans le contexte du premier Total Recall, on dirait que l’Europe du Nord est la Terre et l’Australie, Mars.

Kate Beckinsale en méchante, en plus, c'est un scoop. Gentille vampire (Underworld) ou gentille chasseuse de vampire (Van Helsing), le rôle de méchante harpie ne lui va pas si mal compte-tenu de sa propension à faire la gueule.

La méchante Lori (d'aucun dirait "la salope"), mélange de la Lori originale (Sharon Stone) et du personnage disparu de Richter (Michael Ironside) dans une Kate Beckinsale qui ne ressemble pas à grand chose.

Ca y est vous y êtes ? Alors si vous avez vu Total Recall, le premier du nom, Total Recall : Mémoires programmées ne va pas beaucoup vous surprendre, voire même pas du tout (et même sûrement pas du tout, puisque c’est ce qui m’a permis de suivre l’intrigue malgré mon état 🙂 ). Changer le décor, moderniser la technologie et le look, réduire le nombre de personnages clés, mettre en scène de l’action façon moderne, se permettre quelques clins d’oeil à la première version et ce sans changer une once du scénario d’origine, ce n’est toujours pas ce que j’appelle faire du cinéma (oui, « toujours pas », parce que je me demande s’ils ont déjà su… Enfin si, normalement, j’ai déjà vu des films au cinéma il me semble… enfin je crois). C’est juste du plagiat. Contrairement à un Spiderman qui seulement 10 ans après a su se réinventer quelque peu, Total Recall reste Total Recall, pire, le véritable point d’orgue du modèle est vertement ignoré par cette médiocre copie. Alors, ça doit être ça le principe. On regarde 20 ans en arrière ce qui a eu du succès, on le réchauffe et on le revend. Et la créativité bordel !!!

Passer en revue les 3 rôles principaux et faire le même constat n'est pas un exercice très épuisant. Mais parfois on se dit que ça passerait aussi bien en film d'animation, ça épargnerait du travail à nos super-pots-de-fleurs.

J'ai connu une Jessica Biel plus expressive. La Mélina d'origine l'était plus en tout cas.

En dépit de cette propension à prendre son public d’il y a 20 ans pour des blaireaux pour vendre une bobine aseptisée à la génération nouvelle, le cinéma hollywoodien arrive tout de même à sortir un truc pas trop foireux sur le plan de la réalisation et des effets spéciaux. Les scènes d’actions sont sympa, ça bouge bien (heureusement sinon je me serai endormi et je n’aurai même pas pu faire cette chronique), et les décors en jettent. Mais pour le reste, je regrette sincèrement d’avoir vu ce truc au cinéma (je commence à avoir l’habitude cette année) et pour une raison principalement : les personnages sont d’une platitude telle qu’on pourrait les faxer. Je me demande même si ce n’est pas difficile à jouer d’avoir zéro personnalité et si les acteurs hollywoodiens ne sont pas devenus des modèles de zenitude interstellaire à force de camper des pots de fleur. Non, c’est vrai, on ne peut pas reprocher à Schwarzy, Sharon Stone ou Michael Ironside de n’avoir aucune personnalité quand ils campent Quaid, Lori ou Richter (surtout lui, le personnage quasiment le plus intéressant de l’époque). En revanche qu’est-ce que Colin Farrell, Jessica Biel et Kate Beckinsale peuvent être plats… plats… plats (et je ne parle pas que de la poitrine). Ca me rappelle la Beauce… Mais le problème c’est que j’y vis 🙂

Bref, soyons honnête, ce film ne restaure pas la magie et l’ambition du Total Recall à la fois original et réussi de mes jeunes années, il ne l’imite même pas bien, et il ne me laissera aucun souvenir impérissable.

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Cet article a été publié le mercredi 22 août 2012 à 22:09 et est classé dans Cinéma. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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