Tiens l’accord de non-divulgation concernant TESO est levé ?! Oh, ce n’est pas que je me sente l’obligation d’en parler, mais comme j’ai eu l’occasion de tester un peu et que j’étais à l’origine très intéressé par le sujet, je vais me fendre d’un article. Mais les plus fins d’entre vous auront déjà noté le « à l’origine » de la phrase précédente, ce qui en dit long sur mon avis avant même d’avoir commencé.
Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. TESO est plutôt pas mal. Comme on pouvait s’y attendre pour une bêta-version à un mois et demi de sa sortie officielle, c’est encore bourré de bugs, et il y en aura probablement encore un paquet non corrigés d’ici là. Mais c’est le lot de toutes les sorties récentes de MMORPG ces dernières années, pas un fichu de sortir un produit fini correct, donc bon, on va être obligé de faire avec. Outre cela, je déplore que mon opportunité de tester le jeu ait eu lieue lors des premiers tests de charge, autrement dit sur un service visiblement incapable de supporter la dite affluence de joueurs, plantant régulièrement, déconnectant ses joueurs sans prévenir et affichant même une file d’attente de plus d’une heure aux heures de grandes affluences. Ça n’incite ni à tester vraiment le jeu, ni à savourer les moindres minutes de disponibilité.
Maintenant, parlons du contenu en lui-même. Ce qui m’attirait beaucoup sur TESO (The Elder Scrolls Online), c’était son background. Ayant été un aficionados de la série de jeu solo TES (The Elder Scrolls) depuis le tout premier (Arena), et étant carrément tombé amoureux de Skyrim le dernier en date, je ne pouvais que me réjouir de pouvoir fouler la totalité de Tamriel quelques mille ans plus tôt dans l’histoire de ce monde. L’aspect MMO en tant que tel n’était pas indispensable à cette envie, mais étant aussi adepte des jeux de ce type, la combinaison était forcément attirante.
Après quoi, je guettais surtout les critères majeurs dictant ma décision de jouer :
1 – un modèle économique intéressant pour les joueurs « casuals »
2 – de vraies nouveautés sur le concept de MMORPG
3 – un gameplay au moins comparable à TES
Et il n’y a que sur ce troisième et dernier critère que j’ai été satisfait.
Je suis un joueur occasionnel, donc consacrant guère plus de 8-10h (et disons le double quand je suis vraiment pris) par mois à un jeu en ligne. Or, depuis quelques temps, payer des abonnements mensuels pour jouer à un jeu se révèle une perte considérable d’argent. C’est bien quand on est un véritable accroc jouant tous les soirs entre 3 et 4h minimum, mais ça m’a passé. Je commence à mesurer la rentabilité d’un jeu en ligne en terme de dépense et de temps passé en jeu, et il apparaît que le modèle Free To Play me convient beaucoup plus. Payer pour un accès ou des facilités dans un jeu en ligne ne me dérange pas. Ça me paraît même normal. Mais payer un mois de service et ne pas en profiter, ce n’est pas du tout la même chose que payer au ratio du temps passé (ce qu’aucun jeu m’ayant jamais attiré n’a jamais proposé) ou pour un élément de jeu dont je dispose en permanence (des commodités comme des emplacements de banque ou des outils incassables) quand je m’y connecte. Sur cet aspect, Guild Wars 2 est le jeu qui a retenu autant mon attention que mon investissement. Hélas, TESO arrive avec un modèle économique à base d’abonnement, ce qui ne me convient donc pas du tout.
Quant au concept du jeu, il me déçoit également. Si je lui reconnais une fidélité franche aux jeux de la franchise, il s’enterre dans une mécanique extrêmement banale pour un MMORPG. Après, je peux concevoir qu’on ne peut pas constamment réussir à renouveler le genre, mais en ce qui me concerne, quelque chose qui n’est pas au moins aussi intéressant dans sa mécanique de jeu que Guild Wars 2 ne mérite pas mon attention. Car GW2 est le premier qui élimine presque complètement la contrainte de niveau de jeu et de progression. C’est sûr, le end-gaming en a pâti, mais pour progresser dans le jeu et s’amuser en toute circonstance, quelle que soit les activités de jeu, la progression du personnage n’est pas un obstacle. Or, TESO offre un système de progression classique à base de leveling et de quêtes qui contraignent (pour ne pas dire condamnent) à vivre le jeu par étape, selon un schéma extrêmement répétitif. Le seul intérêt réside dans le contenu historique de Tamriel qui est fort riche, et la variété des objectifs de quête qui sortent parfois de l’ordinaire sans être particulièrement novateur.
Enfin, ce qui est vraiment plaisant et presque plus intéressant que GW2, c’est le gameplay du jeu, qui reproduit celui des jeux de la licence TES qui sont des modèles d’immersion dans l’action. Cela donne quelque chose extrêmement dynamique que les adeptes du genre apprécieront.
Je reconnais à TESO d’autres qualités intrinsèques, notamment ce qui a fait le succès des opus de la série TES, comme les guildes, la richesse de l’univers, la beauté des décors, la finesse des détails culturels, l’originalité de ses races, de ses monstres et créatures, les artisanats totalement ouverts, bref, finalement le contenu dans son ensemble est fortement appréciable. Maintenant, ce qui est regrettable, c’est la disparition ou l’apparition de restriction et de contraintes liée à l’adaptation au concept de MMORPG. Nous noterons au passage, le partage des ressources récoltables avec les autres joueurs (ce qui donne lieu à des conflits basiques de joueurs), le cloisonnement du monde en zones fermées, l’étalonnage du niveau des créatures en fonction des zones, les limitations de l’économie IG pour préserver la valeur de l’itemisation, des contenus calibrés pour les groupes de joueurs, pour les raids, etc..
Pour moi, TESO s’enterre d’emblée dans un classicisme éhonté de mécaniques de MMORPG rébarbatives n’offrant en retour que l’originalité et la profondeur de son univers et des quelques artifices qui ont séduit les joueurs de la licence TES. Ce que me faisait remarquer un ami sur mon opinion était que ma recherche constante d’une vraie valeur ajoutée au genre MMORPG traduisait une lassitude de ce type de jeu. C’est très possible, mais on finit par revenir de tout. En définitive, je suis devenu très partial sur mes goûts en la matière. Ce jeu plaira très probablement aux adeptes du genre qui ne s’arrêtent qu’à la nouveauté d’un contenu très séduisant, mais pas à un vieux briscard aigri comme moi qui cherche, encore et toujours, l’ultime MMORPG qui succédera à GW2. Ce n’est pas Wildstar qui me satisfera d’avantage mais dont je ne peux pas parler encore car sous NDA. Peut-être encore ce lointain Everquest Next ? Qui sait… Ou rien, ce qui serait l’aveu de faiblesse des créateurs de jeu qui attendent peut-être qu’un génial « New » Ultima Online leur montre la Voie, et qu’un Blizzard aie les couilles d’en faire un jeu au succès mondial écrasant, afin qu’on le clone…
Et vous ? TESO ou pas TESO ? Et surtout pourquoi ?
En tout cas, pour les intéressés, ça sort fin mars et les pré-commandes sont ouvertes !
La suite quasi-immédiate du teaser paru il y a presque un an et qui est la bande-annonce officielle de TESO… Ça déchire !
D'autres os à ronger
Tags: MMORPG, Skyrim, TESO, The Elder Scrolls
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