RED (pour Retraité Extrêmement Dangereux), revient avec le nombre 2. On pourrait dire « il revient, et il n’est pas content ». En fait le concept de RED, sorti en 2010, est assez sympathique. Tout d’abord, c’est un film qui ne se prend pas au sérieux, et c’est très important lorsque l’on place des personnages dans des situations surréalistes et improbables dont ils se sortent de façon très hollywoodienne. En cela, au moins, la couleur est annoncée dès le départ et on ne peut pas critiquer cet aspect du film qui en est l’essentiel de la force. Après quoi, RED (le premier du nom) m’avait intéressé par les personnages mis en place, des pépés des services secrets de tout horizons, qui se connaissent et se sont déjà croisé pour se mettre des bâtons dans les roues lorsqu’ils étaient en service, et qui se trouvent confrontés à une situation sérieuse qui met leur retraite en danger. A l’affiche, trois poids lourds : Bruce Willis, John Malkovitch et Morgan Freeman. S’y ajoutait Hellen Mirren. Mais un second rôle principal (pour tenir le gros de la réplique aux pépés-james-bond), Mary-Louise Parker et quelques noms très connu du cinéma comme Ernest Borgnine (dont ce fut l’un des deniers rôles, il est décédé en 2012), Karl Urban (qui joue un gentil-méchant-gentil), Brian Cox, et Richard Dreyfuss, y sont également associés. Bref, une belle distribution pour un film qui sortait du lot à l’époque. Il n’appelait pas de suite… Mais comme Hollywood ne sait pas prendre de risque, il valait mieux miser sur un 2 que d’inventer n’importe quelle autre œuvre originale. Après tout, faire original n’est pas le but du cinéma, pas plus que de distraire des gens. Le but du cinéma, c’est de gagner de l’oseille…
RED 2, comme tous les seconds opus de série cinématographique prenait le risque d’être bâti uniquement sur la réputation du premier. Son casting hérite effectivement de RED, Morgan Freeman en moins car son personnage décède dans le premier, mais il s’appuie sur de nouveaux personnages qui crèvent l’écran, comme Anthony Hopkins et Catherine Zeta-Jones. Notons au passage l’apparition Byung-Hun Lee, le nouveau représentant oriental des arts martiaux à Hollywood (apparu dans G.I. Joe) qui joue un rôle significatif dans ce film et saluons la présence de David Thewlis (vous savez, le « gentil » garou d’Harry Potter) et de Brian Cox qui a un rôle un peu moins important cette fois. Et la recette est globalement la même. L’idée est de confronter nos pépés des services secrets à une menace pesant sur eux à cause de ce qu’ils savent, et tellement ils savent de trucs, il est bien sûr difficile de savoir pourquoi on leur tombe dessus.
Si on résume le premier RED, c’est Frank (Bruce Willis) à la retraite qui nourrit une sorte d’idylle téléphonique avec Sarah (Marie-Louise Parker) une employée des services de retraite. Mais le jour où la maison de Frank est assaillie par un commando venu l’éliminer (et qu’il neutralise les doigts dans le nez), il s’enfuit et retrouve Sarah pour l’enlever (et la protéger par la même occasion), afin de fuir ceux qui le pourchassent. A ses trousses, un jeune super-agent de la CIA Cooper (joué par Karl Urban), va se rendre compte que la disparition de Frank est commanditée par un sénateur briguant la présidence des Etats-Unis ayant des accointances dans les services secrets. Son motif ? Effacer les traces d’un passé douteux dont les REDs sont informés. Sarah étant réellement amoureuse de Frank et vice-versa, elle devient complice de leurs actions visant à discréditer le sénateur et à sauver leur peau. Évidemment, ils réussissent. A la suite de quoi, les RED rempilent.
Dans RED 2, on se place quelques années plus tard et à nouveau en situation de retraite. Et ça leur retombe dessus à nouveau. Cette fois, on ne souhaite pas spécialement les tuer mais leur soutirer des informations concernant une très ancienne opération et un mystérieux projet secret. Bien sûr, quand on cherche à les emmerder, les RED répliquent et font très exactement le contraire de ce qu’on attend d’eux pour se sortir eux-même du guêpier. Il y a un petit twist au milieu du récit qui nous permet de comprendre qui est réellement le méchant de l’histoire. Après quoi, c’est les RED contre le méchant et les gentils gagnent à la fin… Franchement, si vous trouvez que je spoile, c’est que vous n’avez pas compris ce que j’ai dit plus haut. Ce film est un catalogue de clichés du cinéma d’action (et même de cliché à RED 1, si c’est pas prétentieux ! ) et penser que les héros vont échouer est tout simplement absurde même si la plupart des films du genre s’évertuent à vous le faire croire.
Étant donné que RED 2 a le même parti pris que son prédécesseur, son déroulement et ses scènes n’ont rien de choquantes. Elles coulent même de source. Le scénario est assez bien construit pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes sans pour autant chercher à nous balader. Ce que je veux dire c’est que le dosage intrigue/action est plutôt bon. Et en définitive, j’ai bien du mal à comprendre pourquoi j’ai trouvé RED 2 un peu moins bon que RED 1. Mon hypothèse est que la recette n’est justement pas tout à fait identique à la première. Un élément change énormément, c’est la naïveté du personnage de Sarah de RED 1, qui représentait en quelque sorte la « normalité », qui, confrontée à cet univers jamesbondien insensé, réagissait en complet décalage avec le personnage de Frank et de Marvin, un inadapté social complètement paranoïaque (joué par John Malkovitch). RED 1 traîne cet énorme gap social du début jusqu’à la fin. Or, on sent bien qu’au début de RED 2, ce gap a très nettement diminué, voire quasiment disparu. Non seulement ça, la personnalité déjantée de Marvin me semblaient bien plus adaptée à son environnement que dans le premier. Avec ces deux éléments moins percutants dans la trame du récit, on sent que l’humour qui en découle a nettement moins de force.
Cela étant, je trouve que RED 2 a su préserver son registre et est un bon divertissement. Il s’élève assez aisément au dessus du lot des blockbusters de l’été qui comportait un nombre singulièrement élevé de daubes intersidérales. Si tout cela aurait pu (dû ?) être meilleur, ça se laisse regarder avec plaisir. Ne boudez pas le vôtre.
Et pour ceux qui l’ont vu, c’est quoi vôtre avis ?
D'autres os à ronger
Tags: Anthony Hopkins, Brian Cox, Bruce Willis, Catherine Zeta-Jones, Hellen Mirren, John Malkovitch, Karl Urban, Morgan Freeman
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