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Juil

Piégée : c’est le cas de le dire

   Ecrit par : Wiz   in Cinéma

Ça serait tellement facile de résumer Piégée à une somme de qualificatif à consonance négative que je vais me faire un plaisir d’en dire plus dans cet article que ce que le film raconte. Ceci pour entériner une fois pour toute ma compétence d’auteur prolixe, car, que vous ayez vu le film ou que vous ayez l’intention de le voir, vous constaterez à l’évidence qu’une fois encore l’Ours s’est lâché. Comme d’habitude, je ne saurai trop conseiller ceux qui veulent garder le plaisir (quel plaisir ??) de la découverte du film (quel film ???), de ne pas trop en lire ici, car pour parler de Piégée, je vais obligatoirement devoir parler de la pauvreté de son contenu.

Le piège se compose d’une palette impressionnante d’acteurs oscarisés ou en passe de le devenir, des têtes d’affiches en veux-tu en voilà : Ewan Mc Gregor, Michael Douglas, Michael Fassbender, Bill Paxton, Channing Tatum, Antonio Banderas, Mathieu Kassovitz, ça vous parle ? Normal. Et au milieu de ça, on mettra une inconnue du nom de Gina Carano comme héroïne principale de l’histoire. Si on ne lui dénie pas un certain charme et des formes agréables, cette femme large comme deux hommes est, avant d’être une actrice, une championne de Muay Thaï. Actrice, elle essaye de l’être dans ce film d’espionnage et d’action qu’est Piégée. Force est d’admettre que face aux géants qu’on lui oppose, elle ne s’en sort pas si mal.

Bon, alors il est où le piège ? Je vous résume une partie de ma séance et vous allez comprendre : Oh, là l’héroïne se fait prendre en filature, bon… comptons les sièges de la salle de cinéma… 1… 2… je viens de finir le deuxième rang. Où en est l’héroïne ? Elle a traversé la rue, elle est toujours suivie, bon… 3… 4… regardons voir ? Elle vient de traverser une seconde rue… Ok, 5… 6… Tiens là, deux sièges sont occupés par un couple. Mais… On dirait que l’enseigne « issue de secours » est en panne ?… Ah non, je ne regardais pas du bon côté. Voyons notre héroïne. Elle vient de décider de courir. Ah, un peu d’action. Elle tourne très vite plusieurs angles de rue. Et là ?… Ben elle attend son poursuivant. Ah non, une porte de secours s’ouvre et un gars d’un restaurant vient vider les poubelles. Elle s’engouffre dans l’ouverture. Elle ressort en façade du restaurant, se rend à l’intersection suivante, se planque derrière l’angle et attend… Encore… 7… 8… Oh, elle voit deux méchants poursuivants dans le reflet d’une vitrine. Ils se plantent de rue. C’est bon. Elle se déplace encore un peu… 9… 10…

Admirez les épaules... et la robe. Seule touche féminine de l'histoire.

Bon, j’arrête là. Ce petit exercice démontre à quel point on se fait chier en regardant ce film dont la lenteur et le rythme sont magnifiquement servis par une musique d’ascenseur du plus bel effet. Les quelques scènes d’action qui mettent en valeur les véritables compétences de… l’actrice, donc son art martial, sont d’un réalisme sidérant (sans ironie aucune). Je ne sais pas dire s’il s’agit d’une qualité ou d’un défaut. Un avantage pour servir le rythme affiché de ce film « d’action », sans doute. Mais Piégée aurait quand même l’ambition de mettre en scène un Jason Bourne au féminin, un genre dans lequel le héros n’est pas un « super-héros », vu qu’il ne fait rien qui ne soit réalisable par un type un tant soit peu entraîné de notre monde réel, si ce n’est qu’un Jason Bourne est autrement mieux mis en valeur que ça. Donc on peut raisonnablement pointer du doigt le réalisateur dans cette histoire.

Quoique… Le scénariste n’aurait-il pas fumé un peu ? Voire beaucoup ? Oui, je dois dire que si le réalisateur est le coupable tout trouvé concernant le rythme, il a aussi raconté ce qu’on lui a dit de raconter. Et c’est quoi l’histoire ? Ewan Mc Gregor le dit à un moment donné « c’est pour l’argent ». C’est la seule explication qui sera donné à cet assemblage de scènes, de flashback et de narration coupée à la tronçonneuse et rassemblée grossièrement à la colle à bois. En fait, il n’y a rien de limpide. Il faut se creuser les méninges pour recoller les morceaux dans l’ordre chronologique et en déduire la motivation des uns et des autres. Et encore, on ne peut pas dire que les personnages aient été très réussis de ce point de vue. En ce sens, je pense que les acteurs sont bons et qu’ils ont su rendre à la perfection l’absence de personnalité de chaque protagoniste, le personnage remportant la palme étant celui incarné par Bill Paxton dans le rôle du père de l’héroïne.

Y'a des positions moins sexy pour crever, c'est vrai.

Si l’on pouvait accorder des prix Darwin aux morts les plus connes d’un personnage de fiction, certains personnages de Piégée pourraient probablement prétendre à en avoir un. Ainsi Michael Fassbender meurt d’une balle dans la tête coincée entre les cuisses de l’héroïne. Ewan Mc Gregor se coince la jambe entre 2 rochers sur une plage et doit probablement être noyé par la marée montante (on ne verra pas cette scène mais l’héroïne le laisse là pour mort dans cette situation). Channing Tatum, un homme de terrain, se fait casser le bras au début du film par l’héroïne, et il finira par se faire flinguer par son propre patron alors qu’il a un bras dans le plâtre. Une mention spéciale pour le cerf qui se fait emboutir par une voiture standard qui fait une marche arrière dans une forêt enneigée et qui finit sa course dans un arbre. Non, ce n’est pas une comédie.

Je me demande comment les auteurs de ce truc n’ont pas chopé la pire honte de leur vie en demandant à des pointures comme Mathieu Kassovitz, Michael Douglas, ou Antonio Banderas d’interpréter des personnages aussi vide de sens que ceux que l’on voit dans cette bouse. Celui qui s’en sort le mieux, surtout parce que ce mec à un charisme monstrueux, c’est Michael Douglas, qui arrive à donner un semblant de cohérence à son rôle, mais vu ce qu’il a à dire dans ce film où l’envahissante musique d’ascenseur épargne à bon nombre d’acteur d’avoir à s’exprimer (pas mal de scène sont uniquement montrées en musique), où les dialogues sont les plus courts et les plus insipides de l’histoire du cinéma (presque à l’égal de The Artist, c’est pour dire 😉 ), où les acteurs sont grimés comme des clowns (Antonio Banderas méconnaissable en mollah, Ewan Mc Gregor avec une coupe de cheveux explosive, Bill Paxton avec une moustache des années 60), où la testostérone est en vogue (8 personnages clés = 7 mecs + 1 femme qui ressemble à un homme), où l’on s’ennuis ferme, etc… Eh bien disons qu’il relève le niveau mais que la barre est définitivement trop haute.

Alors, pourquoi je suis allé voir ça ? Parce que les réalisateurs de bandes-annonces sont parfois meilleurs que le réalisateur du film et que le rythme qui manque à Piégée se trouve précisément dans sa bande-annonce. Mais je note une chose : Steven Soderbergh. Ce nom est celui du réalisateur, un type avec une énorme carrière derrière lui, un nom dont je me méfierai jusqu’à la fin de mes jours s’il apparaît dans l’équipe technique de n’importe quel film que j’irai voir dans l’avenir.

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Cet article a été publié le mardi 17 juillet 2012 à 18:03 et est classé dans Cinéma. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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