Mon titre n’a rien d’insultant, hein ? Un sous-total, c’est un bilan intermédiaire de comptes établi sur une période ou un critère spécifique. Le but ici est donc bien de faire une sorte de tour d’horizon de la situation sur un sujet qui me tient à cœur. Car alors que la saga Noob achève un cycle en clôturant la saison 5 de sa Web-Série, je me fends d’un billet pour revenir sur cette dernière. J’ai déjà largement évoqué cette création indépendante lors d’un précédent article, mais depuis, de l’eau à coulé sous les ponts, et pas seulement d’Avignon, et les développements d’Olydri Studios ne cessent de me surprendre. Si la Web-Série s’arrête pour une durée indéterminée, c’est pour céder la place à la fameuse Trilogie de films débloquée par le crowdfunding exceptionnel (champion d’Europe, excusez-moi du peu) que l’équipe niveau 100 of the dead a suscité.
On pourrait se contenter d’un bilan chiffré, énumérer la somme considérable de produits de qualité générée par cette petite « entreprise » culturelle, qu’il s’agisse de romans, de BD ou de vidéo. Toutefois ça ne serait pas rendre justice au fond du sujet. Car pour moi, la conclusion de cette web-série est lourde de sens. L’engouement qu’elle suscite est en hausse, c’est évident, car sa nouvelle portée médiatique a largement contribué à enrichir la liste de ses « followers », et cela va plus loin à présent. Olydri Studios, n’est plus, depuis quelques temps, la seule entité aux commandes de cette dynamique et créative communauté. Je qualifie de « saine obsession » sa volonté d’indépendance culturelle, et il m’apparaît essentiel qu’elle la conserve ad vitam eternam, pour elle-même avant tout, mais en guise de démonstration d’un processus créatif et culturel nouveau. Dans la continuité de sa logique et de sa soif d’autarcie, Fabien Fournier a donc créé Olydri Éditions, sa propre maison d’édition. Et comme il est aussi son propre distributeur via PGM Stuff (qui a été fondé au départ pour diffuser les goodies de la série), le petit monde d’Olydri prend une dimension tout à fait nouvelle, une sorte de virage initié l’année dernière par l’ouverture du crowdfunding et concrétisé aujourd’hui avec la sortie proche du roman Néogicia dont le tome 1 lance à grande échelle la nouvelle activité édition/distribution de Noob.
L’avenir de Noob est donc radieux, mais revenons à nos oursons. Cet ultime épisode de la saison 5 de la web-série se pose comme la conclusion d’un message diffusé en filigrane tout le long de sa réalisation. Si le sujet demeure identique, les révélations qui nous instruisent sur sa profondeur scénaristique et humaine y ont été nombreuses. J’étais déjà convaincu depuis longtemps de visionner plus qu’une historiette tragi-comique, mais les derniers épisodes m’ont agréablement surpris. Le message final de Noob est tout simplement grandiose de simplicité et d’actualité, ancré dans notre époque, nos loisirs et notre société et sans pour autant tenter de déborder de son ambition première. Il aurait été fragilisant d’explorer des problèmes de société annexes de façon plus creusée, mais Fabien est resté dans son sujet, et nous livre sans arrière-pensée les vérités essentielles qui sous-tendent l’existence et l’intérêt des MMORPG non dans sa dimension commerciale ou marketing, mais dans sa dimension communautaire. Du grand art.
Non, je ne paraphraserai pas ce message. Même sorti du contexte, il serait encore parfaitement sensé, mais il est indispensable de visionner la web-série (pour le moins), afin de le comprendre pleinement, tout simplement parce son énoncé procure un niveau de lecture totalement nouveau à l’ensemble de la série. Comme il le dit lui-même, le créateur de Noob a encore de quoi alimenter au moins une trilogie de film, mais aussi de nombreux romans et autres BD. Si j’attends de lui qu’il renouvelle à présent son discours, et cherche à forger de nouveau enseignements avec au moins autant d’acuité, je ne serai pas forcément déçu s’il se contentait de rénover son œuvre avec les moyens qui sont les siens à présent sans aller nécessairement plus loin en profondeur.
N’en déplaise à ses détracteurs, qui voient en Noob une réalisation pauvre d’un niveau d’amateurisme avéré, quelque chose dont le style assumé dérange et sectorise clairement son public, il convient de reconnaître que c’est une réussite incontestable tout autant que méritée. Fabien Fournier ne cesse de nous rappeler que Noob est avant tout le délire d’une bande de pote. Mais jamais délire de bande de potes n’a eu une telle portée à ce jour, alors motus ! Par ailleurs, notre jeune et prolifique créateur nous fait la démonstration édifiante de sa raison d’être : contrairement à ces entreprises dont la création est le métier et qui produisent des œuvres pour gagner du fric, M. Fournier gagne du fric pour produire des œuvres, et ça fait toute la différence. Si l’on n’admire pas Noob pour ce que c’est, on se doit de le respecter ne serait-ce que comme un modèle d’expression artistique. Chapeau bas monsieur Fournier et vivement la suite.
Et vous chers lecteurs ? Êtes-vous Noob compliant of the dead ?
D'autres os à ronger
Tags: Crowdfunding, MMORPG, Néogicia, Noob, Romans, web-série
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