Stallone et Schwarzy à l’affiche ? Ah tient. Les vieux persistent et signent… Après Le dernier rempart, je n’attendais plus grand chose de valable de la part de Schwarzy. A contrario, le bon vieux Rocky/Rambo est toujours d’attaque pour son grand âge, mais pas forcément employé au mieux dans ses dernières productions. Mais après, on se dit que rassembler ces deux superstars gros-bras des années 80 n’est qu’un vulgaire coup de pub. On se dit que les deux vieux vont s’épuiser dans de vaines scènes d’action qui ne sont plus de leur âge. On se dit que le scénario n’est qu’un prétexte à une débauche de bagarre de retraités. Et puis, stupeur et surprise, on se trompe.
Je le reconnais, je me suis offert cette séance de rattrapage avec une valise de préjugés, et je suis ressorti conquis. Après le générique de fin, je me suis efforcé de prendre du recul pour comprendre si mon étrange engouement résultait du si peu d’attente que j’avais pour ce film que seule la curiosité m’avait poussé à voir, ou s’il avait une réelle valeur. Force m’est de reconnaître que c’est la seconde option qui est correcte : ce film est bon. Alors, oui, il faut admettre que tous mes préjugés restent valables, surtout le premier qui consiste à dire que ce film n’aurait pas forcément retenu mon attention s’il n’y avait eu nos deux grands-pères gros-bras dans la distribution.
Mais ce qui rend ce film intéressant, c’est finalement son scénario. Oh, je ne vais pas encenser sa grande intelligence, mais pour une fois il est loin d’être con, et surtout, il est bien plus subtil qu’il y paraît. Aurais-je été aveuglé par mes préjugés pour ne pas voir les signes du twist qui m’a un peu scotché à la fin ? Car oui, aussi surprenant que cela paraisse, tout n’est pas cousu de fil blanc, il y a une véritable intrigue, mais elle est savamment masquée derrière l’évidente ambition des protagonistes. Les cinq principaux personnages sont par ailleurs très bien campés. Il y a un véritable jeu d’acteur derrière tout ça et Schwarzy joue vraiment… Si ! A la distribution, il est certes évident que Sylvester et Arnold crèvent l’écran, mais il faut y ajouter Sam Neil (comme médecin), Vinnie Jones (comme gardien de prison violent) et surtout Jim Caviezel (« l’homme au costume » de la série Person of interest) qui campe ici un redoutable directeur de prison d’une froideur calculatrice effrayante.
Pour l’histoire, fendons-nous d’un pitch : Ray Breslin (Stallone) est le fondateur d’une société qui teste les prisons en exploitation. Il se constitue lui-même prisonnier pour trouver les failles du système et réaliser des évasions spectaculaires. Il va accepter un contrat pour tester une prison gouvernementale « illégale » où sont retenus sans procès les hommes les plus dangereux de la planète. Le problème est que c’est tellement secret, qu’il va même être totalement coupé de ses moyens habituels et se retrouver aux mains d’un directeur de prison peu scrupuleux dans un milieux hyper-sécurisé et inconnu. C’est là qu’il va faire alliance avec un autre prisonnier, Emil Rottmayer (Schwarzy) pour s’en sortir.
Je ne dirai rien de plus sur le scénario, car il y a quelques bonnes surprises à découvrir. Le film est bien réalisé (mais sans fioriture), il est inventif et osé. Même s’il nous rajeunit un peu nos vieux croûtons, les scènes d’actions sont assez bien tournées pour ne pas montrer leur âge véritable, il est donc assez crédible de ce point de vue. Le script prend quelques raccourcis pour nous épargner des scènes explicatives qui nuiraient à ce propos intrigues/actions, il y a donc certaines parties un peu bancale, mais franchement, je n’ai pas de critique majeure à faire dessus. Ça tient la route et c’est prenant. Bref, au-delà des apparences, Evasion entre dans la catégorie des bons divertissements, de ceux qui passent la tête au-dessus du lot et qui me font dire que nos stars des années 80 ne sont pas encore bonnes à enterrer.
Et vous, vous êtes-vous évadés avec ce film ?
D'autres os à ronger
Tags: Arnold Schwarzenegger, Jim Caviezel, Sam Neil, Sylvester Stallone, Vinnie Jones
Laisser une réponse