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20
Juin

Le jeu du jeu des trônes

   Ecrit par : Wiz   in Jeu de rôle, Jeux vidéos, Romans

J’ai acquis récemment un jeu vidéo qualifié de « RPG » s’intitulant sobrement Game of Thrones RPG (sorti le 7 juin dernier). Oui, il s’agit bien d’un jeu se déroulant dans l’univers du Trône de Fer de l’oeuvre majeure de G.R.R. Martin, Game of Thrones. A ce titre, je m’insurge, comment peut-on traduire en français Game of Thrones, littéralement Jeu des Trônes par Trône de Fer ? Hein ? Non seulement, c’est une violation du titre original, puisque le mot clé « jeu » du titre a une extrême importance, mais en outre le pluriel n’est pas non plus anodin et le clin d’oeil à un jeu bien connu ne l’est pas moins (si, si, voyons, la chaise musicale ?… Bande d’ignares). C’est comme si on traduisait « Star Wars » par « la Guerre des Etoiles » ! Seulement voilà, la traduction « Trône de Fer » est maintenant entérinée, couverte de droit et de licences à la noix, bref, verrouillée par des contrats imbéciles. Passons.

J’ai donc joué au Jeu des Trônes, RPG (RPG pour Role Playing Game, Jeu de rôle pour les incultes), ce qui signifie dans le jargon des joueur vidéoludique que l’on incarne un personnage dont on va faire évoluer les compétences à la manière d’un jeu de rôle mais dont l’interprétation et la liberté d’action se trouve totalement emprisonné dans les limites de la programmation du jeu. C’est ainsi, laissons à ces têtes pensantes du marketing ludico-virtuel la faiblesse de croire qu’ils ont réussi à nous faire croire que c’était ça le jeu de rôle, pour nous concentrer sur un contenu assez surprenant.

Avant toute chose, je tiens à dire que je ne connais pas l’oeuvre originale de G.R.R. Martin. Je vais me rattraper, puisque je viens d’acheter le tome 1 de la saga, mais en l’état, je ne connais que la saison 1 de l’excellentissime série télévisée, et c’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à acquérir le jeu, parce que je sais que l’auteur reste proche des produits dérivés de son oeuvre et qu’il a activement participé à la scénarisation de la série, mais aussi à celle de ce jeu. De fait, tout cela reste très cohérent. D’ailleurs, le jeu est aussi estampillé HBO et un aficinados remarquera assez rapidement que certains acteurs de la série ont été modélisés dans le jeu pour y incarner leur personnage.

Arbre de talents d'Alester Sarwyck

Le joueur va avoir l’occasion d’incarner deux personnages différents lors de cette aventure qui se présente comme un roman chapitré. Chaque chapitre concerne l’un des personnages et chaque chapitre alterne le personnage sur lequel se pose le focus. Le premier à être mis en scène est le ser Mors Westford (un noble donc), un membre renommé de la Garde de Nuit (c’est une institution de la dernière chance affectée à la garde d’un mur de glace géant édifié jadis pour protéger les contrées civilisées du mal qui rôde au-delà… ça fait d’ailleurs pas mal penser au Mur d’Hadrien). Contrairement à ces jeux qui systématiquement propulsent un jeune premier de type Leonardo-like sur le devant de la scène pour sauver le monde, notre Mors a de la bouteille, cheveux gris, visage couturé de cicatrices, le look d’un vrai baroudeur, un langage peu chatié, des manières de rustre, le type qui a une histoire, même s’il n’a pas très envie de la raconter. De toute façon, dans l’univers de G.R.R. Martin, à Westeros, finir dans la Garde de Nuit ne se fait pas toujours pour les meilleures raisons du monde. Ce premier chapitre sera une mise en situation du personnage qui, bien sûr, accomplit son devoir au pied du Mur (sans jeu de mot), et va se trouver confronté dans les chapitres suivants à des problèmes qui lui ont été envoyé depuis Port-Réal (la capitale des 7 royaumes). Pour ceux qui connaissent un peu les romans ou la série, les évènements concernant Mors se passent au moment de la mort de Jon Arryn, la Main du Roi.

Dès le second chapitre, nous quittons Mors dans une sale situation, tout comme le ferait le chapitre d’un bon bouquin, pour nous concentrer sur ser Alester Sarwyck, un noble qui a quitté sa maison de Puysaigues depuis 15 ans et qui y revient au moment du décès de son père. Les funérailles sont entachées par une révolte urbaine et des rumeurs selon lesquels le père Sarwyck est mort assassiné par son propre fils (donc un jeune frère d’Alester). Cet Alester, comme le dénommé Mors, a de la bouteille également, un vécu et un passé difficile à assumer (raison de son exil volontaire d’ailleurs). Mais de retour en son pays, il estime qu’il doit prendre en main la situation pour éviter à sa soeur un mariage incestueux qui laisserait son domaine aux mains d’un type peu recommandable mais pourtant bien recommandé car sponsorisé par la Reine Cersei Barathéon née Lannister. A noter que le début de ce chapitre qui présente un peu le personnage d’Alester se déroule chronologiquement 4 mois avant les pérégrinations de Mors. Et le cycle est lancé. Mors, puis Alester, puis Mors, etc.. Au départ chacun d’eux vit une histoire totalement indépendante et sans rapport avec l’autre. Et puis lentement, se révèle la surprise, et l’on sent la patte d’un vrai auteur de roman derrière tout ça.

Alester visite son propre château

Je ne connais pas encore la conclusion de cette histoire, mais à la façon dont je décris la chose, on peut se demander quelle différence GoT-RPG a avec un film. Effectivement, tout cela est très linéaire. Finalement, le but du jeu est bien de découvrir cette intrigue délectable à plusieurs niveaux dans laquelle certaines décisions prises ne seront pas sans conséquence, ni pour le déroulement, ni pour son dénouement, mais qui globalement ne changeront pas le fil rouge de l’histoire. A ce titre, le gameplay et le style de jeu emprunte à un classique du genre, The Witcher (1 et 2), la magie en moins. Oui, Westeros reste un monde plutôt « soft » en magie, on est plus dans le médiéval-fantastique que dans l’heroic-fantasy. Nos deux héros disposent néanmoins de quelques talents spéciaux. Au début de leur histoire, on leur choisit une spécialité parmi 3 possibles, ce qui influence le style de combat dont ils pourront se servir et leur donne accès à un arbre de compétence spécifique très succinct. Un second arbre de sa spécialité sera débloqué ensuite au niveau 7. Outre cela, ils disposent d’un arbre de compétence fixe qui concerne leurs talents spéciaux et uniques. Mors développe les capacités de son chien (un truc court sur pattes et moche à souhait à mi-lieu entre le pit-bull et le teckel) tandis qu’Alester manipule le feu qui est l’élément de son dieu issu d’une religion étrange et constestée autant que contestable.

Les occasions d’affrontement sont nombreuses mais sont les seules qui n’influencent pas l’histoire, la mort dans un combat constituant un échec du joueur avec un classique et moche « game-over » même pas illustré (donc une raison de reprendre à la dernière sauvegarde), il s’agit donc de faire survivre ses personnages lors de ces affrontements. Tout le reste n’est qu’exploration et dialogues, saupoudré de quelques énigmes, le tout servis par une mise en scène très cinématographique. Graphiquement le jeu s’en sort bien sans être exceptionnel. C’est soigné, mais pas parfait. Les angles de caméra dans les combats sont assez difficile à gérer, mais ce n’est pas si important car le personnage se bat sans intervention. En fait, le joueur peut influencer le combat en forçant le personnage à utiliser ses talents spéciaux, mais le reste du temps il tape les cibles les unes après les autres de façon automatique. Il y a un système de « pause active » qui permet de ralentir (et non d’arrêter) le combat pour choisir cible et talents en court d’affrontement. Mais l’intérêt du jeu ne réside clairement pas dans la gestion des personnages, de l’équipement ou autre, tant que le personnage sort victorieux de ses combats, il n’a d’inquiétude à avoir que pour le noeud coulant de cette intrigue dans laquelle il a mis le cou.

Une sœur à mater

Au passage, on reconnaîtra la bande-son de la série, les premières images du jeu au lancement s’accompagnant du générique fort célèbre (si, si, il l’est) mais sans la mise en scène télévisuelle (dommage). Une fois dans l’histoire, les musiques sont toutefois un peu répétitives. La bande-son n’est pas tout ce qui est emprunté à l’oeuvre audio-visuelle d’ailleurs. Il se trouve que les principaux décors sont des modélisations des décors de la série. Châteaunoir et le Mur, la Salle du Trône et quelques autres détails se retrouvent dans le jeu, tout comme Jeor Mormont le commandant de Châteaunoir ou la Reine Cersei, ou encore Lord Varys « l’Araignée » qui sont tout à fait reconnaissables. J’en croiserai peut-être d’autres par la suite, mais c’est intéressant de vivre cette histoire en périphérie de l’intrigue principale de Game of Thrones (dans laquelle on va mettre un peu plus que le doigt d’ailleurs). L’animation des personnages est assez travaillée, mais là encore, peut mieux faire.

Une mention spéciale pour la qualité des doublage français qui est excellente. A part quelques acteurs peu crédibles sur des personnages très secondaire, les voix des principaux personnages ont de très bonnes intonations et les dialogues contribuent à la crédibilité des personnages. Le timbre de voix et le phrasé assuré d’Alester lui donne un véritable air de seigneur, tandis que le mangeur de caillou qu’est Mors restitue un personnage très sûr de lui et véritablement impitoyable.

En conclusion, je dirai que ce jeu ne brille pas d’excellence, mais est un très bon film interactif. Je n’en suis sans doute qu’à la moitié, mais l’intrigue qui lie mes deux héros, Mors et Alester, est diablement prenante. En revanche, même si on peut espérer voir les conséquences de certains choix affecter significativement le dénouement, j’ai bien peur qu’une deuxième session de jeu n’ait pas autant d’attrait. Une fois le jeu terminé, le refaire risque d’être sans intérêt. J’estime une durée de vie moyenne d’une trentaine d’heure de ce que j’en ai vu, mais je peux me tromper. Si vous aimez la série, vous aimerez ce jeu. Si vous aimez ce jeu, vous aimerez la série 🙂 . Et je vous dirai plus tard ce qu’il en est des bouquins 😉

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Cet article a été publié le mercredi 20 juin 2012 à 17:55 et est classé dans Jeu de rôle, Jeux vidéos, Romans. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

2 commentaires pour le moment

Nicolas
 1 

Bonjour Wiz,
Je fais le tour de ton blog et par plaisir de rajouter mon grain de sable (celui qui grippe les rouages), je t’informe que le nom original de la saga du Trône de Fer est « A song of Ice and Fire ».
« A Game of Thrones » n’est que le titre de sa première trilogie.
Mais pourquoi le trône de fer ? Je pense que les traducteurs ont vu que le point central était le trône de Port Réal qui est conçu avec les épées des ennemis vaincus.

4 août 2012 à 13:11
 2 

Bah, les traducteurs auraient tout aussi bien pu garder « Un Jeu de Trônes » comme titre, je trouve toujours autant que Trône de Fer est réducteur et éloigné de la signification première, même si emblématique de l’univers.

4 août 2012 à 14:23

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