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Juil

Dis, tu veux me rencontrer ?

   Ecrit par : Wiz   in Divers, L'Ours

sites_rencontre_1Un sujet de société pour changer un peu. Car voici quelques temps que mes yeux perçoivent par accident sur la lointaine lucarne lumineuse au bout de la pièce une sorte de bulletin publicitaire récurrent sur les sites de rencontres. Il y en a deux en particulier qui se tirent la bourre en ce moment aux heures de grande audience, c’est eDarling et Meetic. Mais avant eux, Hugo était assez présent. Après, j’ai bien dû en capter deux ou trois autres par erreur, mais si je m’arrêtais à ce que je trouve à la télévision, il a peu de chance que je puisse en faire une liste exhaustive. Pourquoi est-ce que je m’intéresse soudain à ce sujet ? Peut-être parce que par le passé j’ai été client de ce type de site. Et pourtant, si j’ai bien fais moult rencontres par internet, elles ne sont pas venues par le biais de ces sites.

Soyons sérieux. Je veux bien croire qu’il soit possible de rencontrer des gens de cette façon, mais l’âme-sœur… Bon, cela dit, ce n’est pas parce que je n’ai pas eu satisfaction de cette façon que mon cas est une généralité (de toute façon, je suis un ours même sur ce genre de site, ça fait plutôt peur dès le départ et je partais avec un handicap), mais je serai ravi d’avoir une statistique honnête décryptant le succès avéré de la démarche. Oui, parce que, c’est peut-être à cause de Meetic et compagnie que les agences matrimoniales traditionnelles ferment leurs portes par wagons entiers, et cependant l’esprit reste le même… en moins humains et peut-être en plus cher au final.

Mais le mode de fonctionnement de ces agences de rencontres déshumanisées et dématérialisées dans le plus pur style marché de viande à la criée m’intéresse moins que les outils qu’elles mettent à disposition du… client. Oui, disons les choses comme elles sont, c’est un service, et le quidam solitaire qui veut sortir de sa caverne et croiser le regard, les doigts, la langue et plus si affinité avec son prochain et qui entend y arriver par le biais d’internet, le paye. Le siècle de la communication éclair (tout autant que celui de la désinformation éclair) est aussi celui où les gens se révèlent de plus en plus seuls derrière leurs écrans, et donc celui qui profite à ceux qui marchandent la possibilité de rencontrer des gens sans se déplacer de chez soi, et ce même si on pue de la gueule. Les seules différences fondamentales avec une pizza sont qu’on n’est pas livré à domicile, que les 30 minutes de délai ne sont pas garanties, et que la garniture est rarement conforme à ce qu’on a demandé.

bazoocam-logo

Vous n’êtes pas timide devant une caméra et vous voulez rencontrer un quidam que vous ne connaissez pas et dialoguer en direct avec lui ? Essayez Bazoocam…

C’est là où la nature même du site de rencontre, son concept et sa vocation, se heurtent à ses limites. S’il nous permet de nous affranchir du coût de déplacement physique requis par une vraie rencontre, et nous propose un panel bien plus important de personnes « conformes » à nos attentes, le taux d’échec est bien plus proche de 100% que de 0, soit parce que le client estime qu’il n’est pas là pour perdre son temps et se fie parfois à la seule impression donnée par un profil pour ne pas tenter sa chance, soit parce qu’une rencontre basée sur des critères objectifs comme la taille, le sexe, l’orientation sexuelle, la religion, la couleur des yeux, la taille du pénis ou l’âge du capitaine est trop éloignée de la singulière alchimie qui relie les gens qui s’apprécient vraiment. Et cela sans compter le côté très artificiel du processus, ni la propension des clients à mentir sur leur description pour s’embellir un peu (remarquez, ça, dans la réalité on le fait aussi, surtout les politiciens).

Aujourd’hui, les plus gros de ces sites disposent d’une clientèle faramineuse et donc d’une entrée d’argent proportionnelle pour des frais de fonctionnement honteusement bas. C’est donc juteux et quelque peu inhumain quand on y pense. M’enfin ça, c’est comme le capitalisme (pire, c’est même du capitalisme), ça ne fait plaisir qu’aux bénéficiaires. Après tout, que le produit soit de la lessive ou une promesse de rencontre-de-ta-life, l’important c’est d’en vendre, pas que ça marche (étant tout de même conscient du fait que si ça marche, ne serait-ce qu’un peu, ça se vend mieux).

Tout ça pour en venir au fait que les choses qui ne fonctionnent pas (ou plus) évoluent. Exit la bonne vieille agence matrimoniale, exit eDarmeetic, voici venir le speed-dating (oui, je sais, c’est pas un scoop, ça existe depuis 1990) ! Il y a un certain goût pour le retour aux sources dans cette pratique, à savoir, sortir de chez soi, aller vers l’autre, sauf que là, les rencontres sont cadrées lors de soirées organisées qui ciblent un certains nombre de participants qui auront tous l’occasion brève de se parler pendant 5 à 10 minutes deux à deux avant de changer d’interlocuteur. Le but de la manœuvre c’est de former des paires, et pourquoi pas des couples en devenir, par ce biais en ne comptant que sur la première impression. Cette pratique s’est largement démocratisée ces 10 dernières années pour faire de l’ombre aux sites de rencontres traditionnels et matrimoniaux. Le besoin initial reste le même, mais le speed dating étant une rencontre physique elle rassemble des personnes issues d’une même ville ou d’un même département. L’organisation s’est déportée sur internet avec pour but de drainer la clientèle des déçus du « meeticisme » au travers de sites ne proposant plus des profils mais des soirée de rencontres à thème dans sa région (le thème c’est souvent « tranches d’âge et orientation sexuelle », hein, c’est quand même fait pour niquer dans l’ensemble).

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Remarquez, pour les timides, on peut jouer la rencontre « chatroulette » anonymous-style.

Mais là encore, si le principe du speed-dating succédait naturellement aux agences matrimoniales et à la rencontre classiques en ligne, l’arrivée de l’Internet 2.0 servi par une augmentation massive des bandes passantes et de la performance des moyens de communication en ligne, allait permettre de faire une nouvelle et récente avancée dans le domaine pour quelque chose qui semble aussi séduisant que bizarre. C’est ainsi que le « chatroulette » est né (vers 2009). Alors là, c’est du lourd. Dire que ça marche est encore beaucoup s’avancer, mais le concept rencontre un franc succès. Quel est-il d’ailleurs ? C’est simple : vous avez une webcam et une connexion internet ? Alors surfez sur un chatroulette et lancez la roue. Le site se charge de vous trouver un interlocuteur disponible au hasard ! Le principe étant de faire une petite visio-conférence avec des inconnus façon speed-dating, c’est donc largement plus rapide à mettre en oeuvre qu’un vrai speed-dating et ce sans bouger de chez soi. Et si la tronche que vous voyez en face de vous ne vous revient pas, hop, relancez la roue. Bon, c’est pire que le speed-dating par certains côtés car avec ce principe de « changez quand vous voulez », les chances de pouvoir faire les politesses d’usages s’amenuisent… surtout vers la fin « non annoncée » d’une conversation. Et puis celui qui se fait couper direct par tous ses contacts, il sait qu’il ne doit pas se regarder dans un miroir sous peine de se faire peur.

Nettement plus hasardeux que le speed-dating (ciblé sur une région et une tranche d’âge et/ou un life-style quelconque), et plus encore que les sites de rencontre traditionnels au travers desquels on ne contacte que les personnes qui nous intéresse selon des critères aussi subjectifs qu’absurdes, le chatroulette nous mets en relation directe avec un quidam et roulez. Bon, pour les timides, y’a pas, ils vont préférer partir à la pêche dans l’océan des profils eDarmeetic et même espérer qu’on les contactera sans avoir à faire le premier pas. Car ici, c’est soi devant la caméra, sans filet, avec sa voix rayée et son teint rendu blafard ou maladif par l’incapacité de la webcam standard à capter correctement l’éclairage… sans compter le bordel qu’il peut y avoir dans sa piaule derrière soi et la tenue affriolante qu’on a pu oublier d’enlever (ou de mettre selon les cas). Mais c’est plus franchouillard et rentre dedans, certains diront plus « convivial » pour rester poli. A ce titre, il y a un petit site qui s’est fait une place au soleil de France, c’est Bazoocam. Un pur concept de chatroulette extrêmement simple, performant et très fréquenté (7 millions de visite/mois en 2012) et surtout un site franco-français qui laisse largement plus de chance de croiser un citoyen de notre pays (bon… au pire un inconnu des DOM-TOM ou un expat’) qu’une mannequin moscovite ou une princesse centrafricaine cherchant à vous alpaguer pour votre fric ou la nationalité française (ou les deux). Le service est surveillé par une armée de modérateurs, mais ça ne suffit pas forcément pour être tranquille. Il convient donc de rester prudent et ce même si le site garantit votre anonymat.

Quel serait la prochaine étape d’évolution des sites de rencontre ? Sans tomber dans les travers glauques du cybersexe, la notion de rencontre reste tout de même assujettie à la naissance d’une forme de relation. Faire des rencontres, c’est bien joli, mais combien se concrétisent vraiment ? Si on veut voir un tas de quidam dans une lucarne, regarder la télé suffit. Au travers d’émission diverses et variés, les gens inconnus qui ne nous intéressent pas plus que ça ne manquent pas. C’est sûr que quand on voit quelqu’un qui nous plaît à la télé, on peut difficilement tenter de faire sa connaissance. Mais à l’inverse, la démarche d’aller sur un site de rencontre, tout format confondu et de se dire que la population qu’on va y rencontrer ne nous intéresse pas à 99% au moins, est-ce une meilleure approche ? Si ce n’était pas risqué par certains côtés (on voit de ces trucs…) ça ne coûterait rien d’essayer dans l’absolu. Sûr que si on s’accroche aux sites de rencontre dans l’espoir de faire « la » rencontre, il faut savoir accepter l’idée que ça peut aussi ne rien donner du tout. Mais, cela étant, c’est comme pour jouer au LOTO. Si on joue pas, on ne peut pas gagner. Dans mes propos, Bazoocam et consort représentent, finalement, le jeu ultime de la rencontre…

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Cet article a été publié le mercredi 31 juillet 2013 à 18:00 et est classé dans Divers, L'Ours. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

2 commentaires pour le moment

 1 

Le truc avec les sites de rencontre, c’est que c’est cher. Je suis d’accord qu’il faut un minimum investir pour avoir ce qu’on veut dans la vie, mais au vu des tarifs pratiqués par Meetic ou eDarling, c’est pas donné :).

9 juillet 2014 à 15:24
 2 

Bienvenue dans ma caverne.

Il faudrait voir quel est le véritable coût de fonctionnement d’une telle structure, mais j’ai effectivement un peu peur qu’ils s’en mettent vraiment plein les fouilles, sans véritablement chercher plus que ça le bien de leur client. C’est un marché avant d’être un outil d’utilité public. Mais difficile d’en juger, car il est difficile d’évaluer ce que coûte de rencontrer quelqu’un, quelle que soit la méthode. Il n’existe pas d’étalon de la rencontre amoureuse d’un point de vue purement financier. Et en fait, j’ose croire qu’il n’en existera jamais.

9 juillet 2014 à 17:02

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